Sam Axelrad, médecin à la retraite, était lui aussi sur le front vietnamien en 1966.  Cette année-là, il a pratiqué l'amputation du bras droit sur un jeune soldat ennemi viet-cong, et avait précieusement gardé les os du membre amputé, comme trophée de guerre.  47 ans plus tard, au cours d'une visite au Vietnam, le médecin est revenu à An Khe, où son camp était dressé et il a appris que le soldat vietnamien qu'il avait soigné était toujours en vie ...

Sam Axelrad a ainsi pu rendre le précieux trophée a son propriétaire. "J'étais gardien de ce bras" a-t'il déclaré.  "Je suis incroyablement heureux de rendre ce «trophée» a celui qui en revenait de droit"

Hung avait été fait prisonnier en 1966.  Il était interné dans ce camp où, blessé au bras par une balle, il avait contracté la gangrène.  L'amputation était devenu inévitable. "Quand j'ai amputé son bras, nos médecins l'ont pris, ont enlevé la chair, et l'ont réassemblé parfaitement avec des fils, et ils me l'ont donné", a expliqué le médecin. "Six mois plus tard, quand j'ai quitté le pays , je n'ai pas voulu jeter le bras, je l'ai mis dans ma malle et je l'ai emporté chez moi. Et toutes ces années, il est resté dans ma maison". 

Après des mois de négociation entre le consulat vietnamien et les autorité de transport, le retour des os du bras au pays a enfin été possible.  Pour Hung, l'amputé du bras, ça lui fera une belle jambe ! Il est très content de retrouver ce qui reste de son bras amputé. "Ces os sont la preuve de ma contribution à la guerre.  Je vais les garder à la maison, dans une vitrine" a déclaré l'ancien soldat vietnamien.  Il pourra enfin réclamer à l'Etat une pension d'invalide de guerre, car son dossier militaire a été égaré.