Connu pour les poussées
spéculatives de son marché immobilier, Hong-Kong est aujourd'hui confronté à un
risque sans précédent : celui de la formation d'une bulle financière sur les
places de parking.
Un investisseur a récemment accepté de
débourser 100 millions de dollars de Hong-Kong (10,1 millions d'euros) pour 34
places de stationnement dans un immeuble de bureaux du quartier du "Western
District", situé à cinq minutes seulement en voiture du centre financier de la
ville, a déclaré Sean Tsoi, de l'agence immobilière AGW Holdings.
Le prix moyen de ces places (trois
millions de dollars environ) dépasse celui d'un petit appartement dans certaines
quartiers de Hong-Kong, pourtant habitué aux records mondiaux de prix de
l'immobilier résidentiel.
"Les places de parking sont devenus le
nouveau produit qu'on s'arrache", constate Hanson Lam, consultant immobilier
senior de Midland Realty. "Leurs prix sont exagérés et je redoute une bulle."
Il explique que les prix des parkings ont
augmenté de 20% à 30% depuis que les autorités ont imposé le mois dernier des
mesures visant à freiner la spéculation sur l'immobilier résidentiel et de
bureaux.
Ces mesures ont eu pour effet un bond
d'environ 50% des ventes de places de parking depuis le début du mois, note Wong
Leung Sing, de Centaline Property Agency.
"Pour les investisseurs, cela relève de
la simple logique: puisqu'on ne les autorise pas à acheter de l'immobilier
résidentiel, ils se tournent vers les places de parking, ce qui reste plus
rentable que de laisser son argent à la banque."
Dans l'immobilier résidentiel, les prix
avaient bondi de 20% depuis le début de l'année avant l'entrée en vigueur du
plan anti-spéculation, le 26 octobre. |