Il y a bien longtemps, Icare avait tenté de s’enfuir de Cnossos
pour rejoindre Athènes en se fabriquant des ailes. Aujourd’hui, l’île portant
son nom, Ikaria (Icarie en français), songe à sortir de la grande famille
hellénique pour être rattachée à l’Autriche.
Ikaria, proche de la Turquie, souhaite prendre son envol car elle souffre de
la cure d'austérité imposée par le gouvernement grec. Un sentiment partagé par
de nombreuses autres îles de la mer Egée.
Stafrinadis Christodoulos, maire d'Ikaria, profite de la fin d'un traité
centenaire qui avait décidé en son temps le rattachement de l'île à la Grèce.
Il prévoit la tenue d'un referendum auprès de ses administrés pour décider
(ou pas) s'ils veulent désormais appartenir à l'Autriche.
A propos de ce sujet qui fleure bon la pataphysique géopolitique, l'état
autrichien n'a pas été consulté, mais les lecteurs du quotidien Heute sont tout
de même 83% à être favorables au rattachement.
Naturellement, du côté des autorités grecques, la pilule ne passe pas. Elles
ne veulent pas perdre ce territoire. L'ambassade grecque à Vienne s'est même
fendue d'un communiqué délivrant en substance ce message : "l'Article 12 du
Traité de Lausanne de 1923 confirme que les îles de la Mer Egée orientale,
incluant Ikaria, appartiennent à la Grèce."
En 1912, l'île de 9000 habitants avait pris son indépendance vis-à-vis de
l'Empire Ottoman avant de tomber dans l'escarcelle de la Grèce. Durant quelques
mois, elle avait été un véritable état avec ses forces armées, son drapeau, ses
timbres et un hymne.
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