De plus en plus d’Américains se mettent à
fouiller dans les poubelles. Sans être pauvres, ceux-ci cherchent simplement à
profiter un peu des tonnes de produits invendus et sains qui finissent chaque
soir à la poubelle.
Ashley Fields
fait partie de ces milliers de New-Yorkais qui ont découvert les trésors que
renferment les poubelles de leur ville. Comme le rapporte le site
Oddity Central, cette étudiante en théâtre
n’est pas sans-abri et n’a pas de problème d’argent. Si elle se livre à une
telle pratique, c’est parce que la tâche n’a rien de compliqué ni de dégradant
et lui permet de faire des économies sur la part de son budget consacrée à la
nourriture. Parallèlement à ses études, elle travaille dans un théâtre et faire
les poubelles lui permet de s’accorder davantage de plaisirs en ces temps
difficiles.
De plus, elle n’a même pas besoin de se
salir les mains, puisque la nourriture encore intacte sous ses emballages et est
généralement séparée du reste des ordures et placée dans un sac en plastique à
part. Alors que certains dépensent des sommes que la jeune femme trouvent
exagérées pour une simple salade chez Starbucks, elle se procure exactement le
même produit, mais gratuitement !
Cette situation est due à une
législation sanitaire draconienne. Les enseignes telles que Trader Joe’s ou
Whole Foods ne peuvent plus vendre un produit, comme un sandwich ou une salade
si celui-ci a passé toute une journée sur les étals. Ils sont donc obligés de
les jeter et cela même si le produit n’est pas périmé. La plupart du temps, ces
produits sont consommables sous les trois jours. Ashley Fields sait donc que
lorsqu’elle trouve ce type de produit et les conserve dans son frigo, elle
dispose encore de quelques temps pour les manger:
"On ne sait jamais ce qu’on va
trouver le soir dans les poubelles. […] Par exemple ce soir j’ai trouvé
plusieurs grands sandwichs en parfait état !".
Mason Bly, un des gestionnaires de Trader
Joe’s dit qu’il donne la plupart des produits invendus de son magasin à des
associations caritatives, telle que City Harvest. Il a cependant expliqué que
ces organismes doivent respecter des normes et ne peuvent pas accepter tous les
invendus issus des grandes chaînes de magasin ou de restauration rapide. Ceux-ci
terminent alors à la benne et font le bonheur des chasseurs de poubelles, tels
qu’Ashley.
Plusieurs personnes appartenant à la
classe moyenne se livrent à ces pratiques qui leur permettent de faire des
économies considérables. Ils se sont même organisés en réseau comme par exemple
avec Meetup, un site internet grâce auquel ils planifient la collecte de
nourriture dans les poubelles. Il s ne font pas partie du mouvement freegan,
dont les participants se nourrissent exclusivement de produits trouvés dans des
poubelles afin de dénoncer le gaspillage industriel. Pour la plupart des
Américains, fouiller dans les poubelles n’est pas un acte militant, il s’agit
tout simplement d’un moyen particulièrement efficace de faire des économies.
Une nuit, un des reporters du
New York Post a suivi Ashley dans ses
recherches, cette dernière en est revenue avec environ 160 dollars de produits
frais issus de différentes chaînes de restauration comme Starbucks ou Gristedes. |